Tout juste de retour de vacances, je me suis présenté à Aslonnes pour éventuellement voler, mais au regards des conditions annoncés, ce n’était pas gagné.
Après un petit vol d’ouverture et quelques vols d’élèves j’ai profité d’une faible affluence pour continuer ma formation de treuilleur en fin de journée.
Au menu, premier flare (vol au ras du sol) puis après approbation du formateur, direction le grand treuillé avec le mec qui n’a plus peur de rien et heureusement pour lui du reste.
Alors, comment vous dire…, c’est très facile à regarder faire, mais dans le cas présent, entre la reprise des commandes du treuil 1B (voir la page nos équipements) et toutes les nouvelles informations, sans compter sur le stress, vl’a l’bazar.
Bref suite aux instructions pourtant extrêmement claires de Thierry Proust, j’ai pour mon premier « flare » été brutal (dixit le formateur). Moi sur ma chaise je n’ai pourtant rien senti. Le deuxième treuillé fut quant à lui de meilleur facture (dixit le même). Du coup Thierry en a profiter pour me proposer de faire un vrai treuillé. Un truc d’homme quoi (avec le poils et tout, j’y inclus également les femmes qui ont des poils)
Yahoo ! (non ce n’est pas de la pub déguisé 😀 ), comble de joie pour cette journée maussade, mon 1er treuillé ! Bon ok, yahoo yahoo, mais quand même, c’est la première fois que j’envoie un mec en l’air. Une nana, je dis pas, mais un mec… (et puis Thierry n’est pas mon genre, mais bon on fait avec).
Et me voilà de nouveau aux commandes avec Greg à mes côtés pour me soutenir moralement. Et il faut bien l’avouer m’aider un peu, beaucoup, complètement, pour tout vous dire en fait. Parce qu’on fait le malin, mais éviter de passer de 1000 tr/min à 3000 tr/min brutalement c’est bien pour le pilote qui se fait treuiller, ou mettre trop de pré-tension ou tout lâcher d’un coup à la demande de largage, j’en passe et des meilleures.
Le premier treuillé fut, un peu agité pour le pilote. Je n’ai pas eu besoin d’attendre son débriefing, je savais très bien qu’il avait dû se servir de son sac à vomis pendant le treuillé.
Pour le second treuillé et après que Thierry eu comprit qu’il n’avait plus de sac à vomis dans ses poches, demanda à Greg de servir de cobaye à sa place (le malin). Et c’était reparti pour un tour, mais là j’avais le patron à mes côtés, donc pas moyen de faire vomir mon estimé pilote, ne serait-ce que pour me marrer. J’ai donc avec la plus grande des délicatesses pris mes commandes et j’ai envoyé Greg dans un ciel bien gris et bien humide (99,9% d’humidité).
Je vous passe les détails du treuillé.
– « Oh non ! vas-y raconte ! ».
Bon ok, c’est bien parce que c’est vous.
Greg décida de partir face voile, bon juste que là, rien de bien compliqué pour le pilote émérite qu’il est. Le problème était plutôt côté treuilleur. Non mais il est marrant, lui là, c’est mon deuxième treuillé et il va me faire un décollage double back flip 360.
Je réfléchis (si, ça m’arrive !) et je laisse le bonhomme courir puis je le prend en charge avec une infinie délicatesse, à ce moment précis ma main ripa sur la console et je mis 3000 tr/min au compteur. « Pas grave » me dis-je, si ce n’est que Thierry (pas moi mais Proust) m’écrasa la main sur la commande moteur et décida de faire du double commande.
Je me suis dit pour reprendre une phrase bien connue « aïe j’ai mal, j’ai beau être matinale, j’ai mal ». Qu’a cela ne tienne, je serre les dents et j’embraie doucement le treuil pour prendre en charge Greg progressivement. Et là, Thierry (pas moi mais l’original) enfonce à mort l’embrayage. Non, mais faut le voir le bougre, quand il a une double commande, c’est qu’il l’utilise.
Une fois que Thierry eu fini d’apprécié la délicate prise en charge que nous avions faite de Greg, il relâcha l’étau sur ma main gauche et me félicita pour cette manœuvre magistralement exécutée. Je/Nous/Il n’en étions pas peu fier. Lors de la demande de largage, j’eu complètement la main, enfin celle qui fonctionnait encore pour libérer la traction faite par le treuil sur le câble et par conséquence Greg.
S’en suivi une suite ininterrompu de conseils et dans tout le lot j’ai retenu 2 choses :
- Tout doit se faire dans la plus grande délicatesse (le treuillage en mode bourrin, ça ne sert à rien)
- Le treuilleur, c’est le seul chef à bord. Et même si le pilote annonce à la radio : « vas-y franky c’est bon » et bien non, je ne pousserais pas les gaz. Une fois largué pilote, tu feras ce que bon te semble, mais tant que tu es tenu par le câble, c’est le treuilleur qui commande.
Il me reste une longue route à parcourir me semble-t-il. Mais je ne désespère pas, la finesse s’acquière avec le temps. Temps qui se transformera en expérience. Enfin, je l’espère.
Toute ressemblance avec des personnes ou des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence.
Thierry B.