Bonjour à tous et à toutes,
Il fallait que ce soit ce jour là. Il fallait que ce soit le dernier vols du Airplaine X Summer Camp. Il le fallait parce que, parce que…
Tout a commencé à mon retour de congé avec ma famille. Mon p’tit bonhomme est partie en vacances avec ses grands parents et je n’avais donc aucune logistique et animation à prévoir. J’avais tout mon temps pour moi.
J’en ai donc profité pour aller voir Les Pitroux et le Airplaine X Summer Camp le vendredi 12 Août.
Ce vendredi là je n’ai pas fait grand chose. Un premier treuiller ou j’arrive au sol avant même que la bobine du câble soit rembobiné. Bref une dégueulante comme rarement j’en ai connue.
Puis après j’en ai fait un second ou j’ai vainement essayé de rejoindre Benoit qui était accroché dans le ciel depuis plusieurs heures au dessus de Jarzay (ne vous inquiétez pas, il est coutumier du fait).
Plus tard, je suis passé Dimanche 14 en fin d’après midi ou j’ai pu me faire la plage entière de la restit’ du soir. Moi et moi seul en ai profité . Dommage Rodolphe
Et enfin, le 15 Août 2016, jour à marquer d’une croix blanche sur un calendrier (noir de préférence). En cette fin d’après midi, me revoilà sur le déco de Massognes. J’y suis venu sans trop y croire, car les différentes informations météo donnaient des conditions dantesque en terme de plafond, qui au file du temps n’ont pas été très réaliste. Et les infos des divers pilotes sur place n’annonçaient rien de bien sympathique. À part des dusts puissants à répétition dans l’après-midi. C’est donc pour cela que j’ai décidé de prendre mon temps. J’ai bien regarder les autres évoluer. Et pour ne pas perdre complètement tout ce temps, j’ai fini par me décidé à faire du gonflage. Oui, car un certain Sergio prof du côté d’Annecy, que j’ai croisé sur le monts du Lyonnais pendant mes vacances et qui vole depuis le début du parapente ma dit :
– « au lieu de resté assis à glander, tu ferais mieux de gonfler ta voile, tu en apprendras tout autant si ce n’est plus qu’en vol »
Ce à quoi je lui ai répondu :
– « tu as parfaitement raison ! »
Information, qui plus tard, m’a été confirmé par Richard. D’ailleurs il faut que je trouve comme faire certains exercices dont il m’a parlé.
Me voilà donc à gonfler de la voile et à m’amuser avec.
Quand tout à coup Pierre Toutan me dit :
– « Euh, Thierry, c’est le dernier déco du X Summer Camp, tu veux le faire ? »
J’ai dit :
– « Ouais, cool, go ! » (j’avoue, n’étais pas très inspiré sur le coup)
Mais zut, je m’aperçois que ma radio n’est plus dans mon sac. Je l’ai laissé chez moi bien au chaud. Pratique hein ?
Qu’a cela ne tienne, Richard m’en prête une (super sympa).
Et puis mon sac de rangement n’est pas dans ma sellette, je l’ai laissé au bord du terrain (pour une fois) et puis je n’ai pas mon coupe-vent, il est dans ma sellette.
Je me dit :
– « De toute façon, personne n’a pris de gain au dessus de 453 mètres, ce n’est pas grave, vu qu’il fait 33°c »
Et me voila dos voile accroché et contrôlé par le treuilleur.
Première tentative, je lève la voile et je suis complètement déporté sur la gauche avec une fermeture énorme sur ma droite. Donc retour à la case départ.
Et là, vu le zef, on me dit :
– « Tu sais faire le face voile ? »
Ce à quoi je réponds :
– « Oui »
Deuxième tentative.
Je gonfle, je contrôle, je me retourne sans problème et me voila en 1 seconde au dessus du sol.
Super, c’est easy et ça rassure un peu plus sur l’état de sa voile au décollage.
Et me voila à grimpouiller, en tenant mon cap, accroché derrière un véhicule qui roule à environ 35Km/h, le tout sous le regard attentif de Pierre, le treuilleur, qui connait bien les réactions des thermiques du moment.
De plus, quelques heures plus tôt, j’avais mis mon fessier, à droite de Richard, sur le véhicule de treuillage, pour essayer de comprendre un peu le treuillage en situation. Bon ok, il fait 36°c, on crame comme des saucisses sur un BBQ, mais il y a le plaisir d’envoyer en toute sécurité le ou la pilote en l’air.
Assez de digressions, revenons à ce vol.
Pierre, avait donc, en tant que treuilleur, bien repéré , les ascendances de mon treuillé et laissait, en fonction de ceux-ci, du mou ou non sur la câble.
De mon côté, durant l’ascension, j’ai n’ai que peu ressenti ce mode opératoire.
Et me voilà à grimper gentiment mais surement jusqu’à environ 530 mètres !
Je me suis dit :
– « Je suis donc bien dedans, allez on ne lâche pas ce thermique. »
Ce que me confirmera plus tard Pierre à mon retour.
Me voilà qui enroule, sans forcer, je ressens bien la vent E-N-E qui me pousse et je laisse la voile suivre le thermique, elle ne demande que ça. Je n’ai, pour une fois, absolument pas besoin de forcer pour rester dedans.
Et je grimpe, je suis à ce moment encore au dessus du déco de Massognes. Je croise du +2m/s ou du 0m/s donc je suis bien. Je laisse faire. Je n’ai pas froid. Je regarde mon vario qui m’indique 736m.
Ah oui, là, il se passe un vrai truc. Je suis à la verticale de la haie ou sont situé tous les parapentistes qui se cachent du soleil.
Dans ma tête, un choix (qui n’en est pas un en fait) se dessine. Je pars ou je reste ? Je vous passe toutes les conditions du choix (heure, froid, cap, retour, radio à rendre, vol non payé, etc.) qui ont fait que j’ai décidé de partir.
Yes ! je quitte le bocal, tel un poisson espérant arriver dans un autre bocal pour respirer. Par chance, nous ne sommes pas des poissons et là ou je suis, tout va bien, je respire.
Toutes les choses, que l’on ma dites durant tous ces derniers mois, expliquées par différents pilotes, tout ce met en place. Comme les derniers conseils de Benoit pour plus ou moins « visser » les thermiques en fonction de leur taille et du vario.
Je commence à poser mon regards vers ou me porte le vent. Ok FAI ou pas FAI (2b or not 2b). Comme je ne suis pas encore assez calé et que je n’avais pas vraiment prévu ce vol, je prolonge mon vol vers là ou le thermique m’emmène.
Et le temps de la réflexion me fait perdre le fil du thermique. Et puis à force de tourner je le retrouve dans l’axe ou je l’avais lâché. La grimpette continue, 736m, 800m, 850m, 900m, …, 1392m parfois avec du 5m/s.
Mais ce qui devait arriver arriva (Loi de Murphy ou loi de l’emmerdement maximum). J’ai froid.
Ben oui, je pars il fait 36°C et en montant, en tee-shirt à 1392m il fait un poil moins chaud. Ce n’est pas intenable loi de là, mais l’esprit est dispersé et le pilotage s’en ressent. Du coup je perds à nouveau mon thermique.
Cela dit, je pense que mon cerveau à fait un choix à ma place. Si je continue de monter, je vais me peler assez vite le jonc.
Du coup je me place dos au vent et une forme de transit se met en place. Par contre à ce moment précis, je ne sais pas vraiment ou je vais. Et là mon cerveau me dit :
– « Et si je me reposais au déco ? »
2 minutes avant, Pierre à la radio, me dit qu’il me met mon sac de rangement à côté de ma voiture, vu que le Airplane X Summer Camp, ferme. D’ailleurs il me félicite d’avoir fini cet événement en beauté.
Au passage, bravo à tous pour cet événement, qui vous a demandé pas mal d’effort.
Ok, je transite vers l’inconnu et que vois-je, ben rien de distinctif, je n’ai pas de panneau 50, 70, 90 devant moi, ni d’interdiction de tourner à droite. Ok je vois des forets, des lignes THT. Je me méfie des deux et un peu plus des lignes THT, ca frise les moustaches, si on les touches, parait-il.
Je fais donc bien attention à tous les échappatoires potentiels. A cette altitude, je n’ai pas encore de soucis à me faire. Du coup pendant ce petit transit improvisé, je me suis dit qu’un EPHAD avec un toi bien blanc aurait peu être du jus à me fournir. Ce qui fut le cas, mais pas assez pour me faire prendre un gain de malade. Cependant ce petit regain me donne assez de jus pour ne pas descendre. C’est déjà top.
Mais après le village de Thénezay, c’est le vide astral jusqu’au prochain et d’ici là m’attendent lignes THT et forêt…
Je rappel à mes lecteurs, que cela fait plusieurs jours d’affilé que le ciel est bleu et que rien ne se matérialise au plaf.
De plus de nouvelles questions arrivent dans mon cerveau encore sous l’effet des drogues naturelles produite par l’euphorie de ce premier cross. Et oui, je ne fais pas QUE descendre. Je me maintient en l’air. Et puis là ou je suis, je n’ai pas de gros danger potentiel. Il n’y a pas de RTBA ni de CTR, ni d’espace R ou D à proximité. Bon il est vrai qu’un gros débile en VFR ne me verra pas surtout si sa copine du moment s’occupe de lui pendant qu’il pilote.
Il est vrai que pour çà, le vol libre pose problème. Il faudrait basculer en permanence sur les fréquences de vols VFR pour connaître les altitudes et cap des divers aéronefs. Quand ceux-ci pensent à s’annoncer…
Bon arrêtons la flipette et passons à de vrais questions.
Vais-je pouvoir attraper un autre thermique à cette heure tardive ? Et si non ou vais-je poser. Vu que j’ai un peu progressé en terme de distance, je me dit :
– « Allez, je vais essayer de rejoindre La Ferrière en Parthenay ».
Car j’arrive à distinguer le chemin y parvenir.
Les défit sont toujours de bon trucs pour ce dépasser. Il faut juste être conscient qu’il ne faut pas se mettre en risque pour quelque chose de non vitale.
Du coup, je me mets à « craber » pour me mettre en lisière de la foret qui est, elle, face au vent. Je ne sais pas si ça m’a aidé, mais j’ai bien tenue. Et connaissant les performances de ma voile, ça a du jouer un poil quand même.
Un fois quitté le bois, j’ai pris la décision d’atterrir car, je voyais que je n’arrivais plus à prendre quoique ce soit et que malgré tout j’étais arrivé là ou je voulais. J’ai choisi mon champ et je mis suis posé sans encombre, bien face au vent.
Voilà, je viens de faire mon premier cross.
Je suis comme un dingue dans ce champ, si quelqu’un m’avait écouté il aurait entendu des YouOuuuu.
Je me suis débrouillé pour être récupéré et retrouver Les Pitroux afin de leur rendre leur radio. Encore merci aux Pitroux
En rentrant chez moi, le Syride qu’un pote parapentiste (Frédéric) m’a gentiment prêté m’annonce que j’ai fait un score digne d’être publié. Alors là c’est le kiffe absolu !
Pour ceux que ça intéresse :
http://parapente.ffvl.fr/user/157023/cfd/declaration/20197434